Le Plaisir ET la Forme

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5.11.23

Escapade Tempête automnale et Gastronomie en Bretagne Sud

Quand Poséidon "pète les plombs" Epicure nous rassure

A l'approche de la tempête Ciaran ("de couleur noire en irlandais"), les médias rivalisaient dès mardi 31 octobre de superlatifs sur sa potentielle puissance. Le site de Météo France prévoyait au large du port Le Guilvinec, dans la nuit de mercredi à jeudi, des vents de force 11 avec des rafales à plus de 80 noeuds (160 km/h) et une mer énorme avec des vagues pouvant dépasser 20 mètres de hauteur (un immeuble de 6 étages). Il ne m'en fallait pas plus pour je prenne la direction de l'extrémité ouest de la France mercredi matin. Arrivé en fin d'après-midi sur la commune de Penmarc'h (pointe sud du Finistère), je trouve refuge dans une accueillante chambre d'hôtes (La sirène endormie) au décor africain harmonieux et dépaysant. A la nuit tombée je me rends à la Pointe de La Torche où se trouve une crêperie-restaurant du "bout du monde" particulièrement sympathique et gourmande fort bien baptisé Le Rayon Vert (RV !) que n'aurait pas renié Jules Vernes. Dans le milieu de la nuit le vent se renforce fortement comme prévu me maintenant en éveil quasiment jusqu'à l'aube. 
Debout à 7h, je me rends avant le lever du soleil sur le chemin côtier du quartier de Saint-Guénolé, point stratégique pour les amateurs de sensations fortes où plus de 9 ans auparavant j'avais contemplé la fameuse tempête Petra. La terre y forme une sorte de presqu'île le long de laquelle d'immenses déferlantes défilent sans cesse dans un vacarme assourdissant ponctué par les sifflements des bourrasques, et se fracassent sur les rochers pour former un feu d'artifice d'écume fusionnant avec les nuages (spectacle magnifiquement filmé depuis un hélicoptère en 2014 par le célèbre photographe Philippe Plisson). En ouvrant mon autoradio, j'apprends que toute la région est privée d'électricité et qu'un arrêté préfectoral interdit toute circulation sur le département. En fin de matinée je quitte Penmarc'h et traverse des villes fantômes où tous les commerces et les entreprises sont restés fermés. Les communications téléphoniques sont coupées et même les Terminaux de Paiement Electronique ne fonctionnent plus, obligeant les automobilistes à payer leur carburant en espèces dans les rares stations d'essence ouvertes.
Courte escale dans la jolie station balnéaire de Saint-Brévin-les-Pins (Loire Atlantique) en face des chantiers navals de Saint-Nazaire avec, au hasard d'une balade à pied, un arrêt au Bar-Tabac les Sylphes qui est l'occasion d'échanges conviviaux avec Mathieu et Thomas autour d'une délicieuse bière ambrée belge  dénommée Kwak servie dans un verre aux formes élégantes et originales. Avant de rentrer, je décide de faire une dernière étape gastronomique à La Baule et pose mes bagages dans un charmant hôtel (La Mascotte) à proximité de la grande plage. A quelques centaines de mètres se trouve un établissement (Le 14 Avenue) recommandé par le guide Michelin pour la qualité de ses produits frais de la mer. Par chance ce restaurant de taille intime, très apprécié par la clientèle locale, dispose d'une dernière table libre qui me permet de profiter d'une cuisine exquise (le "Omar ma tué" !) et d'un service irréprochable (voir code postal 44500 dans ma rubrique Restaurants à L.A.I.S.E.).            
Le lendemain, il est temps, après plus de 1300 km à dans les intempéries, de rentrer sur Paris. De cette virée improvisée il me reste des images fascinantes et l'inspiration de quelques vers (verres) poétiques : "Dieu que la mer est jolie quand la belle endormie l'été fini sort de son lit, Dieu que la mer est belle quand par ses vagues rebelles à l'automne elle nous ensorcelle"... RJV

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