Un coup de Blanc entre deux jeux blancs
Les lecteurs assidus de ce Blog connaissent les nombreuses chroniques "Surf & Gastronomie" publiées dans le passé. L'âge m'ayant poussé à investir mon énergie dans la pratique de disciplines moins agitées, mais tout aussi passionnantes comme les sports de raquette, a germé l'idée de cette nouvelle escapade dont je vais vous narrer les 3 étapes essentielles. Tout démarre par une escale improvisée sur l'autoroute A40 en direction d'Aix-Les-Bains, lorsqu'un peu fatigué par environ 430 km de conduite j'aperçois une sortie portant la mention "village gourmand". Ma bile ne fait qu'un tour quand je bifurque vers cet oasis prometteur. Je réalise alors que ma bonne étoile m'a emmené dans le village de Vonnas où se trouve le fameux restaurant Georges Blanc et son non moins célèbre Chef éponyme. La chance souriant aux audacieux je réussis à réserver la dernière table de libre pour le soir même. Disposant de quelques heures avant dîner je pars à la découverte de l'empire bâti à partir de la reconstitution de l'Auberge de ses arrière-grands-parents, alors que la plupart des ses confrères triplement étoilés sont devenus des "flying Chefs" rêvant de conquérir le monde. Cette démarche vertueuse de valorisation de son terroir natal se concrétise aujourd'hui par 8 restaurants, 5 hôtels, des boutiques, des commerces de bouche et un vignoble employant en tout plus de 305 salariés. Féru de citations et proverbes, cet infatigable créatif au pas tranquille et au regard empathique, que ses collaborateurs appellent respectueusement "Monsieur", continue à 82 ans (né le 2 janvier 1943) de sillonner son royaume gastronomique en gardant un oeil sur tout (je l'ai rencontré 3 fois dans le village en moins de 20 heures !). Signe indubitable de sa vitalité, il s'est pacsé il y a tout juste 2 ans avec son ancienne secrétaire de direction Sara et a placé ses proches à des postes clés en Cuisine et en Salle.
Quant à sa table, l'excellence du terroir bressois ne fait plus qu'Ain avec le talent de l'Homme, à l'exemple de son emblématique poularde "Elisa Blanc" et sa version "maturée cuisinée dans une étonnante Marinade lactée". A l'apéritif il m'a fait l'amitié (et l'honneur) de me demander mon avis sur 2 vins (blancs de Blanc bien sûr !) qu'il élabore dans l'appellation Bourgogne (sur la fraîcheur et fruit) et Macon-Villages (plus complexe et boisé) et que j'ai trouvé fort plaisants. En guise de digestif j'ai eu le droit à une visite privée de la cave, en compagnie de la jeune Sommelière Margaux (la bien nommée !), riche de quelque 140 000 bouteilles (environ 4000 références !) au détour desquels on peut apercevoir une vipérine et un "cadavre" (exquis) de Pétrus 1947. A l'entrée du restaurant s'affiche fièrement sur un mur les portraits des célébrités et stars internationales aussi nombreuses que les 215 macarons Michelin récoltés depuis 1929. Ce Chef hors pair a su garder les pieds sur terre tout en ayant la tête dans les étoiles.
Le lendemain installation à Aix-Les-Bains, "Riviera des Alpes" entre lac et montagnes, pour une semaine de stage seniors dans les superbes installations, dont de nombreux courts en véritable terre battue, du club local. Thierry Tulasne, enfant du pays et "Poulidor" du tennis français à l'époque glorieuse de Yannick Noah (avec lequel j'avais déjeuné à New York en 1984 un an après sa victoire à Roland Garros) parraine les séjours "Silver Tennis", organisés avec beaucoup de professionnalisme et convivialité par Alain Faburel, s'adressant à des joueuses et joueurs de plus de 50 ans généralement classés et motivés par la compétition. L'équipe d'encadrement était composée de Raphael Piroux et Yann Mermillod pour la technique, Alexandre (footballeur) pour l'échauffement et la récupération, Jérémy Le Clech (équipe de France de ski) pour la kiné et Aurore Janus (surfeuse) pour le coaching mental. Pour ne pas perdre mon coup de fourchette j'ai déjeuné régulièrement, en compagnie de mes sympathiques partenaires de stage (Nelly et Géraldine), au restaurant du club "Côté court" qui offre une cuisine colorée fraîche et généreuse (merci au Chef Richard Santarelli, à Natalia et Cynthia en salle), ainsi que dans un savoureux restaurant d'alpage avec vue sur le Mont Blanc. Le soir était consacré à des tables plus gastronomiques dont vous trouverez les appréciations dans la rubrique "Restaurants à L.A.I.S.E." (codes postaux 73xxx). A signaler la note exceptionnelle décernée à l'un d'entre eux (qu'aurait apprécié la regrettée actrice Arletty !).
La dernière partie de ma virée s'est déroulée dans le magnifique Jura voisin, où je comptais ne faire qu'une étape, réunissant tellement de lieux attractifs et bonnes tables à visiter que j'y ai consacré 3 jours malgré la météo bien arrosée. Cette région verdoyante et montagneuse offre des paysages aériens avec de nombreux cours d'eau et lacs. Pour la partie urbaine j'ai particulièrement apprécié Dole et sa "petite Venise", Arbois et ses fruitières, Saint-Claude et ses pipes. Pour le logement on y trouve des gîtes à la fois confortables et accueillants sur les sites spécialisés. Côté gastronomie inutile de "comter" aux connaisseurs que vous êtes les multiples ressources en produits savoureux (notamment fromages) et vins originaux de ce terroir généreux. Lors de mes repas dans les établissements dorénavant recommandés sur le Blog (codes postaux 39xxx), j'ai testé des accords harmonieux avec les 4 Blancs de la région : Crémant, Vins Secs (ouillés et non ouillés), Macvin (vin de liqueur) et Vin de Paille (passerillage). A la buvette de Poligny, une belle Montbéliarde (Mauri-set) aux mamelles généreuses m'a fait des yeux si Doubs que j'ai accepté de conclure un mariage (blanc !). J'ai malheureusement dû me résoudre à la laisser sur place à Poligny car son arrière-train ne rentrait pas dans ma nouvelle Clio. Le tennis ne fût pas en reste car j'ai eu l'opportunité de prendre une heure de cours avec l'expérimenté entraîneur du TC Dolois, Marc-Antoine Al Shawwaf. Au final cette escapade s'est jouée en 3 sets gagnants de haute volée... RJV